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#Photo 5: un(e) latte

Publié le par aulivia

#Photo 5: un(e) latte

Une nouvelle filière, un nouveau trafic et des cigarettes beaucoup moins chères. Les journaux télévisés faisaient les choux gras de cette actualité. Des petits malins avaient mis en place une organisation souterraine et avaient développé un réseau de vente de cigarettes sous le manteau comme personne n’avait su le faire auparavant. Les plus fins limiers de la police étaient sur le coup mais rien à faire, mise à part les acheteurs qu’ils arrêtaient de temps en temps afin de les questionner, ils n’arrivaient pas à mettre la main sur un seul revendeur de masse. Le circuit ressemblait à une toile d’araignée démultipliée. Chaque acheteur devait revendre la moitié de ses achats. Certains flics en civil avaient bien tenté d’infiltrer le réseau mais cela n’avait abouti à rien de concret.

 

Marie se fichait complètement que cela fasse la une des journaux. Ce qu’elle savait, c’est qu’elle savourait là son unique pause de la journée, son unique cigarette, son moment de détente pendant ses douze heures de travail. Elle aussi, profitait de ce réseau où elle payait sa dose quotidienne un tiers du prix de celles vendues dans les bureaux de tabac.  Avec son salaire d’infirmière, elle ne pouvait plus se permettre de payer ses cigarettes au prix fort, l’état augmentait tous les ans les taxes et aujourd’hui le paquet atteignait le montant d’un billet rose. 10€, un paille pour certain, beaucoup trop pour d’autres, pour elle en tout cas. Ce n’était pourtant pas une grosse fumeuse mais elle profitait de ses paquets de cigarettes à 3€ en se disant qu’elle faisait une belle économie. Bien sûr, elle respectait le deal, en achetait deux et en revendait un, à chaque fois.

 

Lorsqu’elle entendait les journalistes se moquer ouvertement de la police qui était incapable de trouver le moindre fautif, elle se disait parfois que cela était tout de même étrange…

 

Sa cigarette finie, elle regarda sa montre et constata qu’il était temps pour elle de retourner bosser. Mais avant cela et comme après chaque pause, elle s’arrêta un instant à la cafétéria de l’hôpital pour s’acheter sa briquette de lait.

 

A quelques kilomètres de là, dans une salle de conférence, une dizaine d’hommes en costume jubilaient. Assis autour d’une table ovale, ils comparaient des tableaux et des camemberts en souriant. Tout fonctionnait comme ils en avaient décidé. La filière souterraine, les cigarettes revendues à bas prix, la population s’était ruée dessus.

 

Evidemment, il avait été assez difficile de convaincre l’Etat et ses dirigeants mais lorsqu’ils avaient donné l’argument ultime, plus personne n’avait osé les contredire. Un subterfuge à la crise, une solution pour permettre aux producteurs français de retomber sur leurs pattes. Comme ils ne pouvaient pas passer par les filières classiques, cela aurait provoqué un tollé général, ils profitèrent des failles du système. Voilà comment l’idée était née. Et aujourd’hui les chiffres parlaient d’eux-mêmes. La consommation de lait de la population française avait doublé en à peine quelques mois. Les chercheurs avaient mis au point le produit très rapidement. Il était indécelable et ne changeait en aucun cas le goût des cigarettes, par contre, il donnait envie aux fumeurs de boire de lait, après chaque cigarette. Une solution à la crise ! Les producteurs étaient heureux, et cela ne faisait pas de mal. La France se portait mieux, les gens consommaient plus… de lait !

 

Bien évidemment, les hauts gradés de la police étaient de mèche et ils freinaient des quatre fers les investigations de leurs enquêteurs.

 

Marie enfonça la paille directement dans la petite brique. Depuis quelques semaines, elle avait le besoin impérieux de boire du lait.

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# Photo 4 Festival

Publié le par aulivia

# Photo 4 Festival

Non mais quelle idée, franchement… Maya regardait le ciel mais ne pouvait même pas profiter de la vue. Elle était là, allongée sur  son sac de couchage coinçée entre sa voiture et la tente. Elle attendait que la nuit passe. Leia lui avait promis que ce week-end serait mémorable. Elle lui avait annoncé très sûre d’elle, qu’aller dans un festival ça ne pouvait être que grandiose, formidable et intense.

Grandiose… Quand Maya avait perdu ses lunettes, suite à un coup de coude dans la foule, Maya n’avait pas pensé à ce mot là quand elle s’était retrouvée myope comme une taupe. Elle ne pouvait même plus voir la scène et elle savait qu’elle perdrait Leia si celle-ci s’éloignait à plus de trois mètres. Chose qui arriva dans les dix minutes suivantes. Son amie avait disparu avec les tickets pour les boissons, du coup elle n’avait même pas la possibilité de faire passer le temps en consommant une bière. Après s’être fait accostée plusieurs fois par des hommes dont l’alcool avait remplacé la moindre goutte de sang dans leurs corps, Maya prit son courage à deux mains et partit à la recherche de son amie. Après une heure, les yeux plissés à scruter toutes les jeunes femmes à trois mètres à la ronde, Maya découvrit son ami en galante compagnie.

Formidable… Leia avait rencontré l’homme de sa vie encore une fois et après avoir discuté deux minutes avec elle, s’était sauvée en direction de leur tente plantée dans les champs pour passer un moment de pur bonheur en tête à tête avec un homme donc elle ne connaissait pas le nom. Evidemment Maya n’avait pas récupéré les tickets et Leia lui avait promis de revenir dans une heure tout au plus.

Intenses, deux heures d’attente, intenses… Complètement démoralisée, Maya avait fini par prendre à tâtons le chemin du retour en se disant qu’au moins sur son matelas elle pourrait dormir et faire passer le temps plus vite pour pouvoir rentrer chez elle le lendemain.

Arrivée à leur emplacement au beau milieu d’un champ, Maya constata que Leia était toujours occupée. Elle lui  avait rapidement tendu son sac de couchage à travers l’ouverture tout en lui demandant d’attendre un quart d’heure de plus. Maya prit son sac et voulut s'installer dans un premier temps au milieu du champ mais le passage successifs des festivaliers manquant de lui marcher dessus, elle s'installa dans un coin plus sûre entre la voiture et la tente de camping. Mais là, l'environnement était certes moins dangereux mais pas forcément des plus agréables. Entre les ébats de son amie et une délicate odeur d'urine flottant dans l'air, Maya ne savait plus quoi faire...

Un vrai festival...

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# Photo 3: Ce ciel

Publié le par aulivia

# Photo 3: Ce ciel

Je sais que je vais devoir payer mais j’en meurs d’envie depuis plusieurs heures. Il me nargue, me fait de l’œil, il me tend les bras pour mieux me happer. Cette couleur si intense, à peine polluée par un petit nuage, ce ciel, ce bleu, j’ai envie de le regarder, de plonger dans son immensité comme on plonge dans l’océan. Il se reflète sur les parois d’immeubles, sur les vitrines des magasins, les carrosseries des voitures, dans les feuilles des arbres, sur ma peau. Je marche tête baissée en regardant mes chaussures, c’est à peine si je vois où je vais. Mon chemin pour rentrer d travail, je le connais par cœur, je sais le nombre de pas que je dois faire, pas un de plus sous peine de payer. Je croise les doigts pour ne pas avoir les feux rouges pour les piétons, le chemin coûte trop cher. Et maintenant je n’ai qu’une envie comme une drogue qui me brûle les rétines. Je ne veux pas payer pour quelque chose de si inutile, une envie, mon envie, celle de regarder le ciel. J‘ai bien tenté de le regarder d’une façon détournée mais le reflet sur mes ongles ne donne rien, il y a bien les vitrines de magasins mais les taxes sont là aussi. Ce que tu regardes tu payes ! Nous payons une taxe sur tout aujourd’hui, ce que nous mangeons, ce que nous buvons, les vêtements que l’on porte, le travail que l’on fait. Ils ont poussé le vif jusqu’à nous imposer une taxe sur l’air que nous respirons ( pollution de l’air selon eux) et le nombre de pas que nous faisons lorsque nous marchons (usure de la chaussée qu’ils appellent ça). Certaines personnes sont tellement pauvres qu’elles retiennent une respiration sur deux en se disant que cela leur coûtera peut-être moins cher et régulièrement je vois des personnes me doubler à coups d’enjambées immenses pour gagner quelques mètres de liberté et payer moins cher.  Le monde est tellement à découvert qu’il n’a rien trouvé de mieux que de nous faire payer la note et surtout sur des choses qu’ils ne lui appartient pas. Les hauts dignitaires, les chefs d’état, les dictateurs ont inventé mille et une ruses pour nous faire payer plus, toujours plus. Aujourd’hui nous payons ce que nous regardons et le ciel fait partie des valeurs montantes durant l’été. Ils ont bien compris le principe. Les gens aiment s’allonger dans l’herbe et regarder le ciel, alors pourquoi ne pas les faire payer ce plaisir gratuit !

Peut-être que depuis ma fenêtre en orientant le velux de telle façon que j’aurais le reflet du ciel, je ne payerais que la vue de mon velux…

Encore 23 pas et je serais chez moi. Il ne faut pas que je fasse tomber mes clés, sinon je vais payer (usure de la chaussée, vous savez).

Tant pis je ne mangerai pas ce soir… Je préfère regarder le ciel.

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#Photo 2 : Doze Osentun

Publié le par aulivia

#Photo 2 : Doze Osentun

Le chef a fait élever le grillage encore une fois. Il a peur et cela peut se comprendre. On parle depuis quelques temps de chiens errants voir même de loups qui attaqueraient des troupeaux mais il s'agit de rumeurs encore et toujours, tout comme les alligators dans les canalisations. Faut-il être assez bête pour croire qu'un crocodile de deux mètres de long puisse se faufiler dans des canalisations et se retrouver comme par magie dans la baignoire d'une maison de banlieue. Comme les gens peuvent être idiots et crédules par moment. Mais franchement un loup ou même un chien errant, s'il a vraiment faim, ce n'est pas un pauvre grillage de 2mètres de haut qui l'arrêtera, cela le ralentira tout au plus. Il suffit de gratter et de passer par en-dessous, même moi je le sais et pourtant je ne suis pas le plus intelligent. 

Désolé je m'emballe mais je ne me suis pas présenté, je suis Doze Osentun. Je sais ce n'est pas un nom très courant mais que voulez-vous, je n'ai pas choisi et mes parents non plus. Il s'agit de mon matricule ovin, car oui je suis un mouton. 

Passez-moi les blagues sur les moutons s'il vous plait, cela fait des années qu'on n'en rigole plus. Aujourd'hui, nous ne sommes plus des moutons de Panurge, le pauvre est mort depuis bien longtemps! Nous sommes des bêtes mais nous ne sommes pas bêtes! Vous voyez la différence? 

Donc je disais, le chef il a mis un grillage plus haut mais il n'a pas compris que d'un côté comme de l'autre ce grillage est juste là pour nous ralentir! Caché derrière mon arbre, je regarde le soleil se coucher! Ce soir, je me fais la belle, pas la bête! Je me casse, j'ai ouïe dire des montagnes avec de l'herbe à perte de vue, des vallées où le fourrage est tellement haut qu'il nous cache. Ce soir, je me barre! Je creuse un tunnel et je vais voir si l'herbe est plus verte à côté.

Personne ne pourra m'arrêter, je serais Arsène Ovin le roi des voleurs, David Coppermouton, le roi des prestidigitateurs…

Je profite de ce spectacle à l’ombre de mon arbre. Le soleil est face à moi et poursuit sa course folle vers l’autre côté de la terre. Ce jaune éclatant est tellement intense qu’il en parait presque blanc, il affadit le reste du paysage à partir du moment où on le regarde droit dans les yeux. Les arbres paraissent noirs plutôt que l’intense vert que je contemple à longueur de journée, certains tentent de se démarquer en infligeant leurs ombres à l’astre solaire mais ils font bien pâle figure. Ils paraissent si chétifs tels des bois d’allumettes au milieu d’un brasier. Un seul problème et toujours le même : ce maudit grillage qui donne une allure de tissu vichy à ce si joli tableau. Demain je serais de l’autre côté, en direction de là où le soleil se couche. Demain je reprends ma liberté.

Il va falloir que je m’arme de patience et que je mange bien, dès que tout le troupeau dormira, je partirai !

Désolée, ma mère m’appelle, une sombre histoire de moutons à compter encore une fois. Tous les soirs c’est la même rengaine, il faut compter les moutons ! Non mais franchement quoi de plus ennuyeux, dites-moi ! ça ne vous donnerait pas envie de …. Ouaaaahhh, je baille pardon…dormir, envie de dormir…

Compter les moutons…

Dormir…

Compter les mou…

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#Photo 1 :Hector

Publié le par aulivia

#Photo 1 :Hector

Comme je n'ai pas encore LA super(be) idée pour ma prochaine histoire et pour vous permettre de vous évader encore un peu, j'ai proposé un jeu sur la page facebook de Quatriemedecouverture

Vous postez une phot et juste une photo en commentaire et je m'occupe de vous créer une histoire à partir de là! En espérant que cela vos plaise!

Et c'est parti pour la première photo!

 

 

 

Comme tous les soirs, Hector profitait de l'instant, installé sur le toit d'un immeuble de bureaux, il scrutait l'horizon. D'ici deux-trois minutes, il devrait redescendre et s'activer, mais pour l'instant, il savourait. Les lumières de la ville donnaient une lueur orangée au ciel et se fondait au bleu de la nuit. Il était encore tôt, le soleil venait à peine de se coucher et les étoiles ne se montraient pas encore. Peut-être en verrait-il quelques-unes ce soir! Il avait fait tellement beau aujourd'hui. Malheureusement, et comme souvent ce moment d'accalmie avant la furie de la nuit était l'une des seules fois où il leverait la tête pour regarder le ciel, il le savait. Il avait trop de travail, définitivement trop de travail. Hector passa la main dans ses cheveux bruns, ses doigts descendirent sur son visage et s'attardèrent sur la cicatrice qui barrait sa joue. Les risques du métier, c'est ce qu'il se disait à chaque fois qu'il rentrait chez lui avec une nouvelle marque sur le corps. Heureusement, personne ne l'attendait à la maison et lui seul pouvait constater à quel point son corps était meurtri et abîmé. D'ailleurs comment aurait-il pu expliqué ses bleus, ses coups et toutes ses marques sans qu'on ne devienne suspicieux ou pire qu'on le prenne pour un fou. Mais il aimait ce qu'il faisait, il n'avait aucun remerciement, personne ne le voyait ou alors ceux qui le rencontraient, préféraient l'oublier, comme s'il s'agissait d'un rêve ou d'une vue de l'esprit mais c'était la voie qu'il avait choisi.

 

Hector se leva du parapet sur lequel il était assis et réajusta sa tenue. il sauta d'un pas lest sur le sol et prit son fidèle compagnon dans sa main. Il fallait qu'il se dépêche sinon il allait encore être en retard et sa tâche n'attendait pas, ses concitoyens comptaient sur lui. 

 

Armé de son aspirateur, Il avait tout le bâtiment à nettoyer dans la nuit. Pas moins de 250 bureaux à aspirer, deux fois plus de poubelles à vider, des tables et des chaises à épousseter. Et demain alors qu'il irait se coucher, deux ou trois bleus supplémentaires prouvant à quel point il était étourdi, de jeunes cadres dynamiques se rendraient à leur travail et ne verraient même pas que le ménage avait été fait.

 

FIN

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50° La fin d'une histoire...

Publié le par aulivia

Julie n’avait même pas réussi à avaler la moindre gorgée de café. Elle avait le ventre noué et une impression de nausée qui la taquinait depuis son réveil. Driss quant à lui, n’arrivait même pas à cacher son stress et son appréhension. Il n’arrivait pas à  rester assis dans la salle d’attente, il faisait les cent pas en attendant le rendez-vous.

 

Une femme brune aux yeux marrons passa la porte de la salle d’attente et prononça d’une voix calme le nom de Julie. Le Docteur Abbarie devait avoir environ quarante ans, elle était vêtue d’un tailleur pantalon gris clair surmonté d’une blouse blanche. Elle s’effaça pour laisser passer le couple et indiqua d’un geste de la main, une porte ouverte sur la droite. Julie se leva d’un coup, et Driss lui saisit la main et la serra pour la rassurer. L’un derrière l’autre, ils pénétrèrent dans le cabinet. Le docteur reprit sa place derrière son bureau et armé de sa souris, cliqua sur différents dossiers. Le couple s’assit sur les deux fauteuils face à elle et attendit qu’elle termine. Elle plissa les yeux un instant et se tourna vers eux. Elle leur sourit puis prit la parole.

 

    - Alors, vous venez pour une échographie de datation, c’est bien cela !

    - Oui, répondirent en chœur Julie et Driss, le cœur au bord des lèvres.

   - Très bien, donc selon ce que vous avez dit lors de votre appel, vos dernières règles remontent au 11 mars. Donc si je prends ma réglette, vous devriez être enceinte d’environ six semaines aménorrhées.

 

Elle nota la date sur le dossier où étaient déjà inscrits les coordonnées de Julie ainsi que ceux de son médecin généraliste et de son gynécologue.

 

   - Je tiens à vous rassurer à ce stade, il est possible que le cœur ne batte pas encore, donc ne vous inquiétez pas. Je vais vous expliquer tous ce que je vais faire et voir lors de l’échographie. Madame Perrin, je vais vous demandez de vous allonger juste là, lui dit-elle en montrant la table d’auscultation à quelques mètres de là, juste à côté, d’un énorme moniteur ainsi qu’un clavier avec différents joysticks. Je vais d’abord effectuer un simple contrôle abdominal et si toutefois je ne vois rien nous ferons une échographie vaginale. Monsieur, elle se tourna alors vers Driss. Vous pouvez vous installer sur cette chaise et regarder cet écran sur votre droite. Madame Perrin si vous voulez bien juste baisser votre  ceinture.

 

Julie avait mis un pantalon en toile souple et elle eut juste besoin de le descendre un peu. Driss assit juste à ses côtés posa la main sur la sienne, pour la rassurer. Il était là, et ils avaient pris cette décision à deux. D’ici quelques secondes, ils découvriraient une partie de leur futur. La radiologue déposa une noisette de gel sur le ventre de Julie ainsi que sur son appareil. Elle appuya sur des touches et posa enfin la manette sur le ventre de Julie. Celle-ci avait déjà les yeux rivés sur l’écran, tout comme Driss. C’était tellement intriguant !

 

   - Ooohh mais… La radiologue paraissait étonnée. Vous m’avez dit que vos dernières règles dataient d’il y a un mois.

   - Euh, oui, pourquoi répondit Julie interloquée. Quelque chose ne va pas ? lui demanda-t-elle encore plus stressée.

   - Tout va bien ! Mais vous n’êtes pas enceinte de six semaines Madame Perrin lui dit-elle. Regardez donc l’écran et vous allez découvrir un beau bébé d’environ….

 

Le temps s’allongea alors que tous deux découvraient une image en noir et blanc représentant un petit-être qui jouait des jambes. Le petit être ressemblait déjà énormément à un bébé. Ils apercevaient quasiment ses doigts au bout de l’une de ses mains. Ils étaient tous les deux sous le charme, fixant les images qui défilaient sous leurs yeux. La radiologue quant à elle effectuait des mesures, elle cliquait avec rapidité et dextérité sur différentes parties du bébé. Elle toussa légèrement comme pour attirer leur attention. Cela n’avait duré que quelques secondes.

 

   - Julie, vous n’êtes pas enceinte de 6 semaines, vous en êtes à 24 semaines. Vous entamez votre sixième mois.

 

Cette phrase vint résonner dans la tête de Julie qui ne comprenant pas. Comment pouvait-elle être enceinte de cinq mois ? Elle n’avait pas de ventre rond, elle avait eu ses règles jusque-là. Non ce n’était pas possible. Elle fixait la femme assise à moins d’un mètre d’elle, cherchant à savoir si celle-ci plaisantait.

 

   - Je sais que cela peut paraitre déroutant, très déroutant mais parfois les choses font qu’on ne se rend pas compte que l’on est enceinte, notre corps met tout en place pour nous le cacher. Il s’agit d’un déni de grossesse. Vous enceinte de cinq mois. Et d’après  les premières mesures, votre enfant est en parfaite santé.

 

Julie aurait voulu plus de temps. Elle aurait aimé que celui-ci s’arrête, se stoppe, pour qu’elle puisse digérer l’information. Mais du temps elle n’en avait pas ! Et lorsqu’elle sentit la main de Driss se retirer de la sienne, elle sut que leur futur prendrait une toute autre tournure.

 

Les larmes lui montaient aux yeux sans qu’elle ne puisse rien contrôler. Elle se tourna vers Driss mais le jeune homme ne la regardait plus. Il fixait la porte. Il voulait fuir. Et dans un sens, elle le comprenait. Il avait accepté la situation pourtant compliquée mais là, c’était trop. Ce n’était pas son enfant, c’était celui de Rodolphe. L’information était d’autant plus dure à digérer pour chacun d’entre eux, qu’ils étaient au final heureux de cet évènement. Mais là, ce n’était plus la même partie. Julie voulut tendre la main vers lui, mais il s’éloigna un peu plus. Il prenait déjà de la distance. La radiologue saisit qu’il y avait un malaise mais elle devait penser que le déni de grossesse en était la cause. Elle reprit la parole.

 

   - Ne vous inquiétez pas, vous avez encore quelques mois pour vous préparer à son arrivée. Et l’avantage c’est que je peux déjà vous donner le sexe de votre enfant. Elle tentait de combler le silence qui emplissait lourdement la pièce.

 

Julie hocha la tête en signe d’approbation mais elle fixait toujours Driss. Le jeune homme ne voulait pas être là, il ne voulait pas connaître le sexe d’un enfant qui n’était pas le sien. Julie le sentait.

 

   - Alors si je me déplace par là, vous voyez, on peut voir son cœur qui bat et si je fais ceci on aperçoit ses deux poumons. Et là, voici donc son sexe. Il s’agit d’une fille.

 

Une larme glissa lentement le long de la joue de Julie. Elle allait être maman d’une petite fille. Elle était heureuse et triste à la fois. Elle ne savait pas quel sentiment l’emportait. Driss qui ne regardait plus l’écran, sortit son téléphone de la poche intérieur de sa veste. Il le fixa un instant puis se racla la gorge.

   - Je m’excuse, je dois répondre à cet appel, dit-il.

Julie vit le jeune homme brun se lever comme dans un brouillard. Elle comprit à ce moment qu’il ne sortait pas juste du cabinet. Il sortait également de sa vie. Ils auraient pu vivre une véritable histoire tous les deux mais le destin en avait décidé autrement. Elle inspira un grand coup, et tourna la tête vers le Docteur Abbarie qui continuait à effectuer différentes mesures. Celle-ci releva la tête de son moniteur et lui sourit.

 

   - Souhaitez-vous entendre le cœur de votre fille ? Lui dit-elle.

   - Avec plaisir, répondit Julie.

 

Un battement rapide tel le galop d’un cheval emplit la salle. La jeune femme fixa l’écran et malgré les sanglots qui obstruaient sa gorge, savoura l’instant. Ce son magique lui fit oublier tout le reste. Maintenant seule sa fille comptait.

 

FIN.

 

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Et si ce n'était pas la fin!

Publié le par aulivia

Vous l'attendiez cette fin...Je vous en avais parlé il y a quelques temps, vous annoncant que bientôt nous laisserions Julie mener sa vie.  

J'espère que vous avez aimé ce dernier chapitre!

Je suis restée dans le vague pour vous permettre d'imaginer, de choisir ce qu'il adviendrait de cette future famille. Parce que votre imagination tout comme la mienne  n'a pas de limite et chacun(e) devrait pouvoir choisir sa fin!

 

Mais si je vous disais que ce n'était pas LA fin, que ce chapitre était là pour permettre aux lectrices à la recherche d'une fin digne des contes de fée, d'être satisfaites de la tournure des évènements.

Si je vous disais qu'un seul élément peut tout changer!

 

Je vous donne donc rendez-vous dans quelques jours pour voir ce quil se passe après.

 

Et n'oubliez pas, Bonne lecture avec Quatrième de Couverture!!

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49° Et si

Publié le par aulivia

Ils avaient décidé le vendredi soir alors qu’ils mangeaient, de ne pas parler de cette grossesse durant les deux jours suivants, mais évidemment ils n’avaient fait qu’en parler, durant toute la soirée. Des questions, des interrogations, des suppositions, du stress mais aussi des sourires en coin. Driss avait été parfait ! Julie ne pouvait pas penser autrement, il ne l’avait pas accablé de questions, ne l’avait pas non plus accusée de quoique ce soit, et à aucun moment, il n’avait tenté de trouver une échappatoire.

 

Le samedi matin, ils s’étaient promenés dans le centre-ville, sans but avec juste la volonté de se changer les idées mais c’était sans compter sur un nombre incalculable de femmes enceintes ou de mères derrière des poussettes croisées à chaque coin de rue. Au départ, ils firent comme si de rien n’était, Julie surtout, mais à chaque ventre rond, à chaque bébé dans une nacelle, Driss serait la main de Julie un peu plus fort ou la regardait du coin de l’œil. Julie quant à elle, tentait de cacher ses sentiments et le flot d’émotions qui la submergeaient. Elle avait peur d’en dire trop, elle ne voulait pas imposer un choix à Driss et aurait aimé qu’il lui dise ce qu’il voulait. Du coup, elle parlait beaucoup, à tort et à travers, faisant comme si elle ne voyait rien autour d’elle, ni Driss, ni les trop nombreuses mamans ou futures mamans.

La journée passa lentement, ils déjeunèrent à la terrasse d’un café puis se dirigèrent vers un parc où ils s’affalèrent sur un banc.  Ils évitèrent le sujet avec beaucoup de précaution, se protégeant l’un l’autre. Julie avait envie d’être à mardi, elle voulait se cacher sous sa couette jusqu’à l’heure du rendez-vous.

 

Le samedi soir, alors qu’elle préparait le repas, Driss s’approcha d’elle avec Bulle dans les bras. Le chaton ronronnait d’aise se laissant caresser de la pointe des oreilles jusqu’aux pattes. Julie mourrait d’envie de savoir ce à quoi Driss pensait. S’il arrivait à passer au-dessus de cette histoire et de tenir comme ils se l’étaient dit jusqu’au rendez-vous du mardi matin.

 

Elle sentait le regard du jeune homme peser sur elle, il avait envie de lui dire quelque chose mais il n’osait pas se lancer.

 

   - Tu fais ton timide ce soir ? lui dit-elle pour briser la glace.

   - C’est parce que je ne veux pas rompre notre promesse de ne pas parler de ce que tu sais, répondit Driss.

   - Si tu veux en parler, vas-y ! Je n’ai pas envie que l’on reste sur des non-dits, ou des secrets, Julie le fixait à présent.

   - Je sais bien, mais c’est difficile ! Je peux juste te donner mon avis ?

   - Evidemment, lui répondit-elle, la main crispée sur la table, Driss, lance-toi !

   - T’es sûre ! parce que je ne veux pas te mettre la pression, et je sais que l’on avait dit qu’on attendait mardi mais … Le jeune homme fit une pause, qui parut durer une éternité. Je n’arrête pas d’y penser. C’est trop tôt, on est au tout début de notre relation, j’ai un futur boulot sur Paris mais je suis sûre de mes sentiments et cet enfant avec toi, j’en ai envie.

 

Voilà, il l’avait dit, Julie pouvait souffler. Cet enfant avec Driss, elle le voulait. Mais lui imposer cette situation était juste impossible, elle souhaitait que la décision vienne de lui. Les larmes lui montèrent aux yeux, et la boule qui lui nouait le ventre depuis l’annonce de la veille s’envola comme par magie.

 

Driss attendait une réponse de sa part car lui ne savait pas ce qu’elle pensait. Julie inspira profondément pour contrôler ses larmes.

 

   - Je ne veux pas que tu te sentes piéger par cette grossesse et cette relation Driss.

   - Je ne me sens pas piégé, je suis heureux et j‘ai envie que l’on construise notre avenir ensemble. Tu sais le truc des contes de fée, « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »…

 

Driss s’avança et prit Julie dans ses bras après avoir déposé délicatement Bulle sur la table de la cuisine. La jeune femme n’arrivait plus à contenir ses larmes, elle savait que Driss avait pris sa décision en son âme et conscience. Il la serrait fort contre lui et l’embrassait sur la tête avec une extrême douceur.

 

  • Je t’aime, Julie lui dit-il dans un souffle.

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48° Un verre de jus d'orange?

Publié le par aulivia

Driss avait passé une journée hallucinante, incroyable, fabuleuse… Bon, tout cela était dû à son rendez-vous du matin même sur Paris. Il était pressé de raconter tout cela à Julie et de lui annoncer la grande nouvelle. Elle en resterait bouche bée, il en était sûr. Le jeune homme arrivait à proximité de l’immeuble,  marchant d’un bon pas, pressé de la retrouver et de tout lui raconter. Il avait l’impression d’être une jeune collégienne retrouvant sa meilleure amie pour lui raconter son premier baiser. Il monta les quelques marches qui le séparaient de la porte et s’engouffra dans le hall presque en sautillant. Il se dirigea vers la conciergerie et aperçut la lumière filtrer par la fenêtre, Julie devait être à son bureau. Il l’avait prévenue qu’il serait de retour sous peu. Il ralentit une seconde afin de passer la main de ses cheveux. Lorsqu’il toqua à la porte, il aperçut la jeune femme au travers de la vitre, très sérieuse, assise à son bureau, elle était penchée sur une pile de documents. Elle était très jolie avec sa blouse bleue qui m’était en valeur son corps fin et laissa apparaitre la naissance d’un décolleté. Julie leva la tête surprise par le bruit et sourit en le voyant derrière la fenêtre. Driss adorait le sourire de Julie, cela le désarmait. Il aimait beaucoup de choses chez elle et pour l’instant, il ne lui avait trouvé aucun défaut qui puisse remettre en question leur relation. Voilà pourquoi, la veille quand il lui avait proposé de venir avec lui sur Paris, il n’avait pas regretté une seule seconde ses paroles. Il voulait la retrouver tous les soirs en rentrant du travail, découvrir la vie parisienne avec elle, se balader comme des touristes dans Montmartre ou près du Sacré-Cœur et manger dans tous les restaurants japonais de la capitale.

 

Il poussa la porte alors que Julie se levait pour l’accueillir. Il avait envie de tout lui dire, là, tout de suite mais il ne voulait pas la presser. Ils se serrèrent l’un contre l’autre et s’embrassèrent longuement. Driss avait l’impression de respirer à nouveau, ce baiser lui redonnait des forces mais aussi le calmait. Julie prit le temps de fermer son ordinateur ainsi que la porte de la loge. Ils étaient tous les deux et personne ne pourrait les déranger.

 

Ils se dirigèrent vers l’appartement et Driss saisit la main de la jeune femme. Il l’incita à s’asseoir sur le canapé, il la sentait soucieuse et stressée, sans doute inquiète car il ne lui avait encore rien dit concernant son entretien.

 

   - Tu veux prendre quelque chose à boire, dit-il tentant d’apaiser l’atmosphère.

  - Non, c’est bon ! répondit-elle du tac-o-tac. Raconte-moi ton rendez-vous, tu ne m’as rien dit par texto, du coup je suis pressée de savoir ! répondit Julie tout en lui caressant la main.

   - Bon alors cet entretien… Driss voulait faire durer le suspense même s’il mourrait d’envie de tout lui dire. J’ai donc rencontré le rédacteur en chef du journal ainsi que l’équipe de production. Au niveau du boulot, il s’agit de direct, donc pas du tout la même façon de travailler mais il me suit depuis quelques temps et il aime bien mon travail, mes interventions et mes interviews. Il pense qu’une nouvelle tête pourrait faire du bien et redynamiser la tranche de midi. Donc ….

 

Driss fit une pause pour ménager son effet. Julie ouvrit de grands yeux. Elle avait sans doute compris mais elle voulait l’entendre de sa bouche.

 

   - Donc, reprit Driss, il ne s’agit pas d’un poste de remplaçant mais LE poste de présentateur du journal du midi en semaine.

 

Sa voix monta d’une octave tellement il était heureux de lui apprendre la nouvelle. Il avait demandé un week-end de réflexion auprès du rédacteur en chef, mais en fait, il voulait être sûr que Julie accepterait sa proposition et partirait avec lui. Il avait du mal à rester en place et voulait sauter partout dans l’appartement. Il saisit la jeune femme par la taille et la souleva tel un kilo de plume. Il enfoui son nez dans son cou et couvrit sa peau de baiser. Après quelques instants, il s’écarta de Julie et lui prit les deux mains. Il tentait de reprendre son calme.

 

   - Julie, je sais que c’est très rapide mais j’ai vraiment envie que tu viennes avec moi sur Paris. Je vais avoir un appartement de fonction et tu pourras trouver un travail dans un restaurant de la capitale ou pourquoi pas ouvrir ton propre restaurant… S’il te plait, dis-moi que nous allons partir tous les deux là-bas…

   - Tous les trois, l’interrompit la jeune femme.

Driss pencha la tête cherchant à comprendre. Evidemment, qu’il pouvait être bête !

   - Bien sûr, Bulle vient avec nous ! Lui dit-il le sourire aux lèvres, on ne va pas abandonner cette boule de poils !

   - Tous les quatre alors ! lui dit Julie à nouveau.

 

La jeune femme baissa les yeux et saisit quelque chose dans sa poche. Elle tendit un crayon à Driss. Il prit l’objet dans ses mains et c’est là qu’il comprit l’allusion. Julie ne parlait pas du chat. Il tenait dans sa main un test de grossesse.

 

   - Attends, tu es en-ceinte ? Il eut du mal à prononcer le dernier mot.

   - Oui, dit Julie les larmes aux yeux. Et là, je ne sais vraiment pas si je dois me réjouir ou bien pleurer. C’est ta réaction qui m’inquiète le plus. Je ne veux surtout pas te perdre, dit-elle.

 

Driss se rassit. Il pensait la surprendre en lui proposant de partir avec lui mais là, c’était d’elle que venait la plus grosse surprise. Il était perdu. Il ne savait même pas quoi dire, c’était tellement inattendu. Julie, enceinte, alors qu’ils étaient ensemble depuis quoi ? Un mois !

   - Mais tu es enceinte de combien ? lui demanda-t-il inquiet en posant la main sur le ventre de la jeune femme.

   - Je ne sais pas, j’ai fait une prise de sang et mon médecin m’a demandé de faire une échographie pour dater le début de grossesse. J’ai un retard de 15 jours donc je dirais un mois maximum, soit depuis le début de notre relation.

   - Mais tu ne prends pas la pilule ? ajouta-t-il.

Driss avait un million de questions qui se bousculaient dans sa tête. Et il ne voulait pas agresser Julie mais il voulait savoir.

   - Si Driss, je prends la pilule mais mon médecin m’a dit que cela arrivait plus souvent qu’on ne le pensait.

   - Ok, d’accord, donc tu as ton échographie quand ?

   - Mardi matin à 10h. lui dit-elle alors que des larmes coulaient sur ses joues.

  - Je viendrai avec toi, la rassura-t-il en passant un doigt sur son visage afin d’essuyer les gouttes qui coulaient. On ne va pas prendre de décisions hâtives. Je te demande de me suivre sur Paris et tu m’annonces que tu es enceinte, cela fait beaucoup d’émotions  pour une soirée. Il se leva et se dirigea vers la cuisine. Tu veux boire quelque chose ? lui demanda-t-il. Un verre de vin ?

   - Euh…

   - Ah non merde t’es enceinte ! Un verre de jus d’orange alors !

 

Driss ouvrit le frigo à la recherche des bouteilles. Il ne savait pas quoi penser, il n’arrivait pas à penser ! Il aimait Julie et voulait passer sa vie avec elle, mais était-il prêt à être père ? Et cela ne mettrait pas en péril leur relation si récente ? Un bébé, une femme, un job important ! C’était ce qu’il avait toujours voulu, mais là tout de suite, il était perdu.

 

Julie le rejoint dans la cuisine alors qu’il prenait des verres sur la desserte. Elle se colla à son dos, serra ses bras autour de sa taille puis inspira un grand coup.

 

   - J’ai peur ! C’est trop tôt  et je ne sais pas quoi faire. Ais srtout je ne veux pas te perdre et je veux que l’on prenne une décision ensemble. Attendons mardi pour voir quelles sont nos options, d’accord ? Le médecin m’a parlé d’avortement mais il faut savoir de combien je suis enceinte.

 

Driss posa sa main sur celles de Julie et les serra fort. Il n’arrivait pas à parler. Dans sa tête des images s’entrechoquaient, Julie dans une chambre d’hôpital seule, triste puis heureuse, totalement épanouie avec un ventre rond visitant les rues piétonnes de la capitale puis poussant une poussette sous la Tour Eiffel. Il avait besoin de réfléchir peser le pour et le contre.

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47° Un verre de vin?

Publié le par aulivia

Julie stoppa son geste et posa le couteau sur la table. Elle se retourna pour faire face à Driss. Elle avait cru mal entendre, il lui avait proposé de venir avec lui sur paris ?

   - Attends, tu peux répéter s’il te plait ? dit-elle d’une petite voix.

Driss baissa les yeux l’air penaud. Il faisait son timide ou alors il regrettait déjà sa proposition !

    - Julie, je sais qu’on ne se connait pas depuis longtemps mais arrête-moi si je me trompe, on est bien ensemble, on a des sentiments l’un pour l’autre.

Driss laissa sa phrase en suspens dans l’attente d’une réponse  mais Julie garda le silence. Il reprit son monologue.

   - J’ai des sentiments pour toi et je crois bien que c’est la première fois que j’ai envie de mettre toutes les chances de mon côté pour que cette histoire marche. Il inspira un grand coup. Si j’ai le poste, si je pars vivre sur Paris, l’un de nous finira par se lasser d’une relation à distance. Je n’ai pas envie de me lasser de toi et encore moins que tu te lasses de moi.

 

Le jeune homme releva la tête et fixa Julie. Ils étaient là dans sa petite cuisine, en face l’un de l’autre, cherchant quelque chose à dire en signe de réponse pour Julie et sous forme de plaisanterie pour détendre l’atmosphère de la part de Driss. Julie était au pied du mur, elle aussi avait des sentiments pour lui, elle voulait également poursuivre cette relation avec le jeune homme, mais il y avait juste un problème, elle devait lui dire la vérité quoiqu’il en coûte. Julie se rapprocha et se dressa sur la pointe des pieds. Elle l’embrassa langoureusement en guise de réponse. Elle ne savait pas quoi faire ou quoi dire. Elle lui devait la vérité mais la lui dire maintenant serait sans doute compromettre son rendez-vous du lendemain matin. La jeune femme lui annoncerait lorsqu’il reviendrait de son entretien. Ce soir, elle allait tenter d’oublier ce point de détail.

 

   - Moi aussi j’ai des sentiments pour toi et j’ai envie de savoir où cela va nous mener, lui dit-elle en l’enserrant à la taille et posant la tête sur son torse. Elle prit une grande inspiration. Cela fait si peu de temps que nous sommes ensemble et en même temps, j’ai l’impression de te connaître depuis toujours.

 

Driss posa un baiser sur son crâne et respira ses cheveux. Il avait sans doute compris que Julie lui déclarait ses sentiments à sa façon. Ils restèrent ainsi quelques instants, comme si les dernières phrases avaient besoin d’être digérées. Ils étaient bien là tous les deux, Julie n’avait pas envie que cela change.

 

Lorsqu’ils s’écartèrent de quelques centimètres, Driss avait retrouvé sa bonne humeur et il ne semblait plus stressé ou pensif. Julie se devait de faire comme si de rien n’était et garder sa bonne humeur pour qu’ils passent une soirée agréable. Le jeune homme e dirigea vers le frigo, il l’ouvrit et prit une bouteille de vin blanc. Comme chez lui, il prit deux verres dans le meuble au-dessus de l’évier et commença à le remplir. Julie était gênée à nouveau, elle ne devait pas boire d’alcool pour le bébé mais quelle excuse pouvait-elle donner pour ne pas boire de vin.

   - Attends je vais prendre un verre de jus de fruits avant le verre de vin, toutes ces émotions, ça m’a donné soif, dit-elle tout en continuant de couper ses tomates.

   - Pas de soucis, ma puce, je m’en occupe ! répondit Driss sans se poser plus de questions.

 

La soirée passa très tranquillement, ils mangèrent tout discutant principalement de l’entretien de Driss prévu le lendemain matin. Julie prit son temps pour boire son verre de jus d’orange et Driss ne releva même pas qu’elle n’avait pas pris de vin. Ils se rendirent ensuite tous les deux dans l’appartement du jeune homme afin de choisir une tenue plus formelle. Julie était assise sur le lit de Driss tandis que celui-ci lui présentait costumes, chemises et cravates. Au bout d’une bonne heure, ils avaient trouvé un ensemble qui convenait parfaitement. Driss avait déposé le tout sur un cintre. Il vint ensuite s’allonger à côté de Julie.

 

Appuyé sur son coude, il se pencha vers elle pour l’embrasser. Au bout de quelques secondes, la passion prit le dessus. Les mains du jeune homme se firent plus pressantes, le corps de Julie frissonnait de plaisir. Elle s’accrocha à son cou et tous ses doutes s’effacèrent sous les caresses de son amant. Julie ne voulait pas penser à ce qu’il se passerait le lendemain lorsqu’elle lui annoncerait sa grossesse, elle voulait juste savourer l’instant. Elle ferma les yeux et se concentra sur le moment présent.

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