Toutes les nuits
Voici un texte court pour un défi sur le thème "réveil nocturne". l'handicap était que le personage principal devait être un petit garçon de 6ans. Pas facile d'écrire à la place d'un enfant!
j'espère qu'il vous plaira!!
- « Maman chante-moi une chanson ! S’il te plait… j’aime tellement quand tu chantes, tu as une belle voix, si jolie. Une dernière fois et après promis, je dors ! »
- « Mais mon chéri, il est tard, et tout le monde dort. » répondit la maman de Simon, alors qu’elle souriait à la demande de son fils.
- « Juste une ! » dit Simon l’implorant, les yeux grands ouverts.
Après avoir chanté la chanson de la nuit une ultime fois, la maman de Simon brancha la veilleuse et éteignit la lumière. Elle regarda son cadet se pelotonner sous sa couette, serrant son doudou dans ses bras. Elle ferma la porte doucement. Le petit garçon sentait le sommeil le happer. A peine quelques minutes plus tard, il était parti dans un monde empli couleurs, reflétant les activités qu’il avait faites dans la journée. Ce que ne savait pas sa maman, par contre, c’est que Simon avait un secret. Un truc rien qu’à lui et qu’il ne révèlerait pas, même si son frère le torturait à coups de chatouilles ou lui cachait son doudou. Ce secret était trop important !
Cette nuit-là, lorsqu’il ouvrit les yeux, il faisait encore nuit noire. Il devait être très tard, car il n’entendait même pas la télé dans le salon. Simon repoussa la couette au bout de son lit et déposa son lion en peluche sur son oreiller. Il ouvrit la porte de sa chambre le plus discrètement possible et se faufila dans le couloir. Il s’arrêta un instant devant la porte de ses parents et colla son oreille à la porte. Son père ronflait un petit peu. C’était bon, il pouvait descendre au rez-de-chaussée. Bon, il ne fallait pas que les marches grincent comme la dernière fois.
Arrivé en bas, il se dirigea vers la cuisine ouverte sur le salon. Là, il ouvrit le frigo et sortit le litre de lait et les restes du repas du soir. Des saucisses et des petits pois, ça ferait l’affaire. Il prit les deux coupelles qu’il cachait sous le meuble de la cuisine depuis quelques temps déjà et trottina jusqu’au salon. Seule la lumière de la lune éclairait la pièce. De l’autre côté de la baie vitré, son ami l’attendait. Comme toutes les nuits depuis la première fois, où ils s’étaient rencontrés. Cette fois-là, Simon était juste descendu boire un verre d’eau et c’est par hasard, qu’il avait vu que quelqu’un ou quelque chose le regardait de l’autre côté de la vitre. Il était assis là à observer l’intérieur. Cette nuit, c’était différent, il n’était plus là par hasard. Ses deux yeux brillaient dans la nuit et lorsqu’il vit Simon arriver avec son repas, il sourit. Simon était heureux, il avait trouvé un copain avec qui parler, certes son ami ne lui répondait pas mais il savait qu’il le comprenait.
La première fois qu’ils s’étaient vus, ils avaient eu peur l’un de l’autre. L’un était trop grand, l’autre trop étrange. Le premier couvert de poils, le second tout chétif. La vitre qui les séparaient leurs avaient permis de se découvrir. Et depuis maintenant plusieurs semaines, Simon attendait ce moment avec impatience. Il se réveillait toutes les nuits et avait pris de plus en plus confiance, jusqu’à ouvrir la fenêtre et s’approcher. Simon voyant l’allure de son ami, avait compris qu’il devait avoir faim. Depuis, il lui donnait à manger toutes les nuits. Au début, il s’était contenté d’un peu de pain, maintenant il finissait quasiment tous les restes des repas et Simon était gêné lorsque sa maman les cherchait tous les matins. Mais comment aurait-elle pu soupçonner son fils de six ans.
Simon mit un peu de lait dans une coupelle et versa le contenu de l’assiette dans l’autre. L’animal ne mit que quelques secondes pour engloutir ce qu’il lui avait apporté. Sa longue queue remua dans tous les sens. C’était sa façon à lui de le remercier. Simon était assis sur la marche de la baie vitrée, et son ami vient se blottir contre lui. Simon avait bien réfléchit, il avait décidé que bientôt, il parlerait à sa maman, et lui demanderait si son ami pouvait venir vivre avec eux. Il avait un peu peur de sa réaction mais peut-être que lorsqu’elle le verrait elle comprendrait qu’il avait juste besoin d’une famille. Et puis, il était très gentil pour un rat.